Réforme de la Santé au Maroc : Pourquoi le Secteur Privé est Essentiel, Pas Seulement Complémentaire
La réforme du système de santé marocain est au cœur des débats. Alors que les discussions se concentrent souvent sur le rôle de l'État, le secteur privé est parfois perçu comme un simple complément. Pourtant, selon le Professeur Redouane Samlali, PDG d'Oncorad Group et président de l'Association nationale des cliniques privées du Maroc, cette vision est réductrice et injuste. Dans cet entretien exclusif, il explique pourquoi le secteur privé est un acteur stratégique, capable de renforcer l'offre de soins et d'améliorer l'accès aux services pour tous les Marocains.
Un Secteur Privé Dynamique et en Développement
Le secteur privé de la santé au Maroc a connu une croissance significative ces dernières années. Il représente aujourd'hui une part importante de l’offre de soins, avec un réseau de cliniques, de laboratoires et d'hôpitaux privés qui répondent aux besoins d'une population croissante. Ce développement est le fruit d'investissements importants, d'une expertise de plus en plus pointue et d'une volonté constante d'innover pour offrir des services de qualité.
Pourquoi le Privé ne Peut Pas Être Considéré Comme un Simple Complément ?
"Il est injuste de considérer le secteur privé comme un simple complément", affirme le Professeur Samlali. "Nous sommes un partenaire essentiel pour le système de santé national. Nous intervenons dans des domaines où le secteur public peut être confronté à des difficultés, comme la prise en charge de certaines pathologies chroniques, l'accès à des technologies de pointe ou la réduction des délais d'attente."
Le Professeur souligne également que les cliniques privées contribuent à la formation des professionnels de santé, à la recherche médicale et à l'innovation technologique. Elles créent également des emplois et contribuent au développement économique du pays.
Un Partenariat Gagnant-Gagnant pour un Système de Santé Plus Performant
Selon le Professeur Samlali, la clé d'une réforme réussie du système de santé réside dans un partenariat gagnant-gagnant entre le secteur public et le secteur privé. Il propose un modèle de collaboration où les deux secteurs travaillent ensemble pour atteindre des objectifs communs : améliorer l'accès aux soins, garantir la qualité des services et maîtriser les coûts.
"Il est possible de mettre en place des mécanismes de régulation et de contrôle qui garantissent l'équité et la transparence, tout en encourageant l'investissement et l'innovation dans le secteur privé", explique-t-il. Des accords-cadres, des partenariats public-privé et des incitations fiscales pourraient favoriser cette collaboration.
Les Défis et les Perspectives d'Avenir
Malgré son potentiel, le secteur privé de la santé au Maroc est confronté à des défis importants, tels que le manque de financement, la concurrence déloyale et la complexité de la réglementation. Le Professeur Samlali appelle à une simplification des procédures administratives, à une meilleure prise en compte des besoins du secteur privé dans les politiques publiques et à une plus grande transparence dans la fixation des tarifs.
En conclusion, le Professeur Redouane Samlali plaide pour une vision plus globale et plus juste du rôle du secteur privé dans le système de santé marocain. Un secteur privé fort et dynamique est un atout précieux pour l'amélioration de la santé de tous les Marocains. La réforme doit donc encourager cette collaboration et permettre à chaque secteur de jouer son rôle optimal pour le bien-être de la population.
